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Lors de l'assemblée régulière du CRAQ du 13 mai 2019, le Directeur pour le Québec de Radio Amateur du Canada (RAC), M. Guy Richard VE2XTD / VE2QG, nous a informés d'une proposition qui sera formulée auprès d'Industrie, Science et Développement Économique Canada (ISDE) par cette association, pour la création d'une nouvelle classe « Introduction » de radioamateur.
Tel que convenu lors de notre assemblée, voici un texte résumant le tout.
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Avant-propos
À périodes régulières, Radio Amateur du Canada (RAC) rencontre Industrie, Science et Développement Économique Canada (ISDE). ISED est le ministère fédérale responsable de la Loi sur la radio amateure.
Lors d’une de ces rencontres, RAC a demandé au Ministère s’il était ouvert à une nouvelle classe de radioamateurs à un niveau d’entrée comme cela existe en Angleterre, Nouvelle Zélande, États-Unis et autres pays.
Le Ministère a demandé qu’on lui présente une proposition succincte de notre demande.
Le document qui suit est le texte de la proposition que le conseil d’administration de RAC a approuvé et qui sera présenté à ISED pour ouvrir la discussion.
La proposition est en deux parties. La première explique pourquoi une telle demande est présentée alors que la seconde partie présente la proposition.
Classe « Introduction » de radioamateur
Introduction
La radio amateure est un loisir scientifique et de communication. Les deux différents volets de ce loisir ont chacun une grande importance.
Scientifique :
En tant que loisir scientifique, la radio amateure a permis à plusieurs de ses adeptes de s’initier au monde de l’électricité et de l’électronique voire même du numérique. Cela va de la possibilité de vérifier si une prise de courant est vivante grâce à un simple multimètre ou encore, de la fabrication d’antennes jusqu’à la conception de sources d’alimentation et même de postes émetteurs.
La multiplication des modes de communications en radio amateure rend pratiquement incontournable l’apprentissage de ces derniers. Aux débuts il y avait le CW, et le SSB, puis vinrent les modes numériques avec le RTTY, puis le Packet et maintenant nous en sommes rendus au PSK, au JT-65 au FT8 et qui sait ce que l’avenir nous réserve. En plus d’être un passe-temps, cela leur permet aux radioamateurs de maintenir leur cerveau en éveil et leurs capacités cognitives à un niveau élevé.
Les radioamateurs, à cause de leurs connaissances en électricité et en électronique, sont souvent appelés à dépanner leur famille, leurs amis ou leurs voisins pour des problèmes qui peuvent sembler insurmontables à ces derniers. En ce sens ils sont un plus pour leur famille et leur communauté.
Communication :
Quant au second volet, celui des communications, il a une portée toute aussi grande sinon plus. En se servant de l’un ou l’autre des différents modes de communication de la radio amateure plusieurs utilisations en découlent.
Le premier qui vient souvent à l’esprit concerne les communications en situation d’urgence. Les radioamateurs étaient en support lors des feux de forêts à Fort McMurray ou lors du dernier G7 à la Malbaie. On peut voir aussi, de façon régulière, des radioamateurs en support à des opérations de recherche et sauvetage.
Ensuite viennent les services à la communauté. Il s’agit d’une forte implication des radioamateurs dans leur communauté. Pensons ici aux communications offertes lors de randonnées cyclistes, de marathons, de jeux organisés par des sociétés sans but lucratif et bien d’autres encore.
Un autre aspect non négligeable est la sécurité. Ici nous pensons particulièrement aux chasseurs et pêcheurs qui s’éloignent en forêt à des endroits qui ne sont pas couverts par la téléphonie cellulaire. Cela leur permet de rester en contact avec d’autres collègues ou leur famille en cas d’accidents ou autres.
Un aspect fantastique de la radio amateure est de sortir plusieurs radioamateurs de leur isolement. Il suffit de penser aux personnes seules, particulièrement les plus âgées qui peuvent communiquer régulièrement avec le reste de la communauté des radioamateurs pour briser leur solitude. Il en va de même pour plusieurs radioamateurs non-voyants qui apprécient au plus au point ce contact humain qui leur devient possible directement de leur domicile.
La radio amateure forme une communauté locale, nationale et internationale. A titre d’exemple, si un radioamateur doit déménager pour son travail dans une autre ville, il lui suffit de se présenter sur le répéteur local pour entamer la conversation avec les radioamateurs locaux et rapidement faire un premier pas pour s’intégrer à sa nouvelle communauté. Cette introduction à sa nouvelle communauté locale peut se matérialiser aussi par des réunions de clubs, des Hamfest ou les différents Field Day auxquels il peut participer.
Enfin, il ne faut pas oublier les nombreux concours possibles. Il existe de nombreuses formes de concours de communication pour les radioamateurs qui peuvent les occuper autant qu’ils le désirent. Pensons ici aux DXCC ou WAS et tous les QSO party à titre d’exemples.
La radio amateure
Oui, mais pour être radioamateur il faut se qualifier auprès d’Industrie, Science et Développement Économique. Cela nécessite de démontrer des connaissances assez pointues en électronique, en propagation et en règlementation et en opération. Cela nous semble tout à fait correct si l’on pense que dans l’état actuel des choses, un radioamateur peut transmettre avec une puissance de 250 et même 1000 watts selon le niveau de compétence qu’il a démontré.
De plus, combien de fois qu’un radioamateur s’est fait dire : « La radio amateure ça existe encore? Il ne doit pas y avoir beaucoup de monde qui en font! » Oui, la radio amateure est peu connue et les conditions d’accès sont souvent peu invitantes pour quelqu’un qui ne sait pas trop s’il devrait investir tout le temps d’apprentissage requis sans savoir s’il va vraiment aimer ce loisir.
Les bienfaits de la radio amateure, aussi bien pour un individu que pour sa communauté, sont tels que ce loisir devrait être rendu plus accessible.
Proposition
Nous proposons à Industrie, Science et Développement Économique, d’autoriser la création d’un niveau d’entrée à la radio amateure afin de permettre à plus de canadiens d’apprendre à mieux connaître ce loisir en leur accordant des droits d’opération restreints mais qui leur permettrait de côtoyer le reste de la communauté radio amateure et de vouloir éventuellement graduer vers la licence de « Base » et même « Supérieure ».
Considérant ce qui a été présenté plus haut, nous croyons qu’un radioamateur de plus au Canada est un plus pour le Canada.
A cette fin, nous proposons à ISED-Canada, un cadre général, basé sur RIC-3 pour trois compétences en radioamateur soit « Introduction », « Base » et « Supérieur ».
Les bandes permises:
Nous proposons que les dispositions actuelles d’ISED-Canada devraient être maintenues en respectant l’objectif de graduation d’une classe à l’autre.
A la classe « Introduction » seules des bandes en haut de 30 Mhz devraient être allouées comme c’est le cas actuellement pour la classe Base si la note de l’examen se situe entre 70 et 79 %.
À la classe de « Base », toutes les bandes radioamateurs devraient être allouées sur réussite de l’examen à 70 % et plus. Nous proposons donc ici d’enlever la notion du 80%. La notion de CW à 5 m/m devrait demeurer optionnelle pour les radioamateurs qui désirent avoir cette mention sur leur certificat.
A la classe « Supérieure », toutes les bandes radio amateures sont permises.
La puissance permise :
Nous proposons que la licence « d’Introduction », devrait permettre 50 watts sur les bandes au-delà de 30 Mhz. A cette puissance le nouvel amateur pourra non seulement opérer un radio portatif mais aussi un radio mobile ce qui lui permettra de communiquer librement avec la communauté locale de radioamateurs que ce soit par pur plaisir ou lors d’activités d’urgences, sportives, ou communautaires.
Pour la classe de « Base », la puissance autorisée devrait demeurer inchangée, soit 250 watts.
Pour la classe « Supérieur », la puissance autorisée devrait demeurer la même, soit 1000 watts.
L’indicatif d’appel et sa durée:
Comme notre proposition est d’amener plus de canadiens à connaître la radio amateure, nous proposons que la License accordée à ces personnes ne soit valide que pour trois ans et qu’un indicatif spécial leur soit accordé. Le nouveau radioamateur aura trois ans pour se familiariser avec ce loisir et se présenter en toute connaissance de cause aux examens de la classe de « Base » ou « Supérieure ».
Une personne pourra toutefois se présenter directement à l’examen pour la classe de « Base » si elle le désire sans obligatoirement passer d’abord par la classe « Introduction ».
La formation requise :
Nous ne proposons aucun changement à la formation requise pour les compétences « Base » et « Supérieur » par rapport à RIC-3.
Pour la compétence « Introduction » nous proposons tout simplement des allégements en termes de connaissances techniques à posséder en tenant compte des restrictions concernant la puissance et les bandes autorisées. La connaissance de la règlementation et de l’opération sont des incontournables pour le niveau « Introduction ». Du côté technique, nous croyons que des connaissances de base sur les sources d’alimentation les antennes et la propagation des ondes au-delà de 30 Mhz seraient suffisantes.
Comme la proposition présentée ici se colle très bien aux différents éléments de RIC-3, aucun ajout à la banque de questions pour compétence de « Base » n’est requis, il suffirait de créer une nouvelle banque de questions en prenant dans celle de la compétence « Base » les questions qui concernent les sujets retenus pour la compétence « Introduction ». Un examen de 50 questions serait suffisant pour cette nouvelle classe avec une note de passage fixée à 70%.
Conclusion
Radio Amateur du Canada présente cette proposition à Industrie, Science et Développement Économique et se fera plaisir d’en discuter les différents aspects avec votre administration.
Le 2 janvier 2019
Radio Amateur du Canada
Préparé par : Guy Richard, VE2XTD/VE2QG
Directeur RAC pour le Québec